Palais de justice de s’Hertogenbosch
- Date 1992-1998
- Adresse Leegwaterlaan, industriestraat – 5223 BA s’Hertogenbosch (Pays-Bas)
C’est en 1992 que Charles Vandenhove est invité par le Bouwmeester des Pays-Bas à concevoir le Palais de justice de Bois-le-Duc (s’Hertogenbosch). L’enjeu est de réunir sur un site unique tous les services répartis dans sept bâtiments différents et de remplacer les anciennes infrastructures du Spijnhuiswal, un bâtiment du début du XXe siècle, certes élégant mais qui n’est plus adapté aux missions de la justice du XXe siècle. Dès le départ, le projet doit composer avec les avis de plusieurs partenaires et notamment le propriétaire du bâtiment, le Ministère de la Justice, les futurs utilisateurs et les autorités de la ville pour un programme qui rassemble une cour d’appel, un tribunal de 1ère instance et des bureaux. Le tout compte 52.000 m2 pour ce qui doit être le plus grand Palais de justice des Pays-Bas.
À l’origine du projet, les autorités proposent à Vandenhove un plan en L dans lequel les bâtiments s’articulent autour d’une vaste esplanade ouverte sur les voies du chemin de fer. Davantage inscrite dans les contraintes du lieu, la contre-proposition de Vandenhove repose sur le modèle du cloître et s’isole intelligemment du trafic ferroviaire. Sur un vaste terrain quadrilatère, le complexe se développe en quatre ailes autour d’une grande cour intérieure sous-laquelle prend place un parking. Dominées par la brique rouge, les façades des quatre ailes tournées vers la ville abritent des bureaux et imposent une monumentalité, presque austère. C’est plutôt dans la cour intérieure que l’essentiel se joue. C’est là que l’architecte installe le bâtiment symbolique, celui qui marque l’exercice de la justice. Vandenhove joue sur une rupture de gabarit et de matérialité en dessinant une longue galerie vitrée qui parcourt toute la largeur de la cour et qui se déploie sur deux étages. Le rez-de-chaussée abrite 10 salles réservées au Tribunal de 1ère instance tandis que le premier étage est dédié aux salles de la Cour d’Appel. Une grande salle des pas-perdus distribue les circulations du public dans les différentes locaux tandis que des chemins séparés sont réservés aux détenus et à la magistrature. Une audacieuse toiture composée d’une verrière en arc de cercle apporte un éclairage zénithal. L’ensemble du complexe présente çà-et-là la signature de l’architecte liégeois comme les colonnes en béton architectonique que l’on retrouve de manière spectaculaire dans la galerie ou encore les deux petits pavillons – l’un de plan circulaire, l’autre octogonal – dans la cour intérieure.
Mais c’est surtout ce nouvel appel aux plasticiens qui contribue à « humaniser » l’ensemble. Ce ne sont pas moins de neuf artistes différents qui sont invités à collaborer. Les interventions sont multiples et prennent comme supports des lambris, des photographies ou des tapisseries réalisés par des artistes comme Marlène Dumas, Luc Tuymans, Henri Jacobs, Giulio Paolini ou Jeff Wall.
Artistes invités : Rob Birza, Jan Dibbets, Marlène Dumas, Ludger Gerdes, Henri Jacobs, Willem Oorebeek, Giulio Paolini, Luc Tuymans, Jeff Wall.
- Description du fonds
Courriers, cahiers des charges, plans du bâtiment et du mobilier, documentation, courriers et offres de prix pour intégration des œuvres d’art, dossier photographique…
- Volumétrie 70 boîtes d'archives, 33 classeurs (11.20 m)
- Bibliographie
SPIJCKERMAN, Patrick (coord.), Paleis van Justitie s’Hertogenbosch, Rotterdam, Uitgeverij 010, 1998.
VERSCHAFFEL, Bart, Charles Vandenhove, architecture / architectuur 1954-2014, Tielt, Lannoo Publishers, 2014, p. 198-207.
- AUTEUR ET DATE DE LA NOTICE Sébastien Charlier, 2022