Maison Schoonbroodt
- Date 1973-1974, 1983
- Adresse Lommerichergasse, 4 – 4700 Eupen
Le projet d’une habitation pour la famille Schoonbroodt témoigne de l’univers social dans lequel gravite Charles Vandenhove. Proche des milieux culturels et intellectuels, l’architecte et son épouse Jeanne sont des amateurs éclairés de musique. C’est donc des liens d’amitié qui conduisent Hubert Schoonbroodt, professeur d’orgue au Conservatoire royal de Liège à faire appel à Vandenhove.
La maison est construite en bordure de la ville d’Eupen, dans un quartier paisible et verdoyant. Le plan proposé par l’architecte rompt avec les habitudes plaçant les espaces de jour au rez-de-chaussée et les chambres à l’étage. Dans un grand rectangle aux dimensions précises – 8,4 m de large et exactement le double en longueur, Vandenhove combine un grand séjour/salle à manger, une cuisine ainsi que la chambre des parents et une chambre d’enfant en connexion directe avec la salle de bain. Un garage et un débarras complètent le rez-de-chaussée. Accessible par un escalier à vis en bois, la mezzanine accueille deux chambres et une salle de bain. Orientés sud-ouest, les espaces de vie se tournent vers le jardin et son généreusement éclairés par une monumentale baie vitrée qui compose l’ensemble de la façade.
Avec la maison Schoonbroodt, Vandenhove s’essaie à la « maison industriable » (une maison similaire est construite au même moment pour la famille Delforge à Beez près de Namur) et privilégie une approche misant sur les éléments préfabriqués en composant les façades de panneaux architectoniques en béton en combinaison avec des châssis en bois. Quant à la toiture à deux versants, elle repose sur une charpente métallique dont les poutres extérieures reprennent la formule du tube déjà exploitée par l’architecte dans plusieurs projets. De même, à l’instar de la maison Schoffeniels, le hall d’entrée est précédé d’une couverture de quatre sky-domes en plexiglas. Le traitement extérieur de la maison marque quant à lui une affirmation plus franche de la colonne tant comme élément structurel que formel. À l’image d’un temple antique, la maison est entourée d’un péristyle de colonnes en béton.
Dix plus tard, Charles Vandenhove intervient dans l’agrandissement de la maison avec un pavillon de musique relié à la maison par une galerie vitrée. Couverte d’une toiture pyramidale, l’extension compte une mezzanine accessible par un escalier droit qui repose sur des colonnes en marbres noir. Comme dans de nombreux projets, l’architecte dessine plusieurs éléments de mobilier comme la bibliothèque ainsi que l’orgue installé dans le pavillon de musique.
En 1992, Vandenhove sera sollicité une dernière fois par la famille pour la réalisation du monument funéraire construit en mémoire de l’organiste dans le cimetière d’Eupen.
- Description du fonds
Plans complets, croquis, diverses correspondances, remises de prix, dossier photographique…
- Volumétrie 3 boites (0.48 m)
- Bibliographie
COQ, Maxime, « Un nouvel ordre classique… et (post-)moderne : rhétorique de la colonne dans l’œuvre de Charles Vandenhove » dans Bulletin de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, t. 32, 2019, p. 156-157.
- Auteur et date de la notice Sébastien Charlier, 2021