Poort van Breda
- Date 1992-1999
- Adresse Sophiastraat, John F. Kennedylaan et Valkenstraat – 4811 ET Breda (Pays-Bas)
Le début des années 1990 est une période faste pour Charles Vandenhove qui multiplie les commandes à l’étranger et, en particulier, aux Pays-Bas. Après Amsterdam, La Haye ou encore Maastricht, c’est à Bréda, non loin de la frontière belge, que l’architecte liégeois pose sa planche à dessins. Lorsqu’il arrive à Bréda, l’architecte est accueilli à bras ouverts. Une proposition antérieure avait suscité une levée des boucliers… Vandenhove est reçu comme le « dépanneur urbaniste » selon les dires de Prudent De Wispelaere. Même si le projet subira quelques difficultés dues à plusieurs changements de maître d’ouvrage, la réflexion progressera rapidement à partir d’un plan masse dessiné par Vandenhove sur… un carton de bière. Le programme, assez simple, combine 58 appartements de luxe et des bureaux autour d’une grande cour au-dessus d’un parking souterrain. À nouveau, Vandenhove dispose d’un terrain de haute valeur, situé en face du beau parc de Valkenberg et à deux pas de la rivière Mark. Sur une parcelle généreuse, il joue sur les volumes et les gabarits. Face au parc sur l’avenue J.F. Kennedy et bénéficiant d’un recul important, il privilégie des bâtiments assez élevés. Véritables repères urbains, les deux tours, l’une de plan quasi circulaire, l’autre de plan rectangulaire encadrent un bâtiment de cinq étages. Avec son parement en briques rouges, sa coupole percée d’oculi, la tour d’angle pourrait rappeler celle du Balloir conçue à la même époque. Mais pour Vandenhove, les références sont ailleurs et beaucoup plus locales. À son arrivée à Bréda, le Liégeois est impressionné par la prison à coupole située non loin. De l’édifice pénitentiaire, l’architecte reprend le principe de la couverture en zinc ainsi que la forme des linteaux cintrés. Sur Sophiastraat, le complexe se poursuit avec un bâtiment de quatre étages qui vient délicatement se raccrocher aux bâtiments historiques. Privilégiant la brique et le zinc dans une écriture d’une grande sobriété, Vandenhove s’autorise toutefois quelques discrètes expressions formelles, notamment dans le traitement du soubassement dont les éléments en béton sont marqués de successions de strigiles, un motif d’origine étrusque et romaine que l’architecte affectionne particulièrement. La vaste cour intérieure fait l’objet d’une attention particulière dont témoigne le pavage avec ses motifs en chevrons ou encore l’imposant cadran solaire avec son style en bronze réalisé par José Bosard, compagnon d’école de Vandenhove et cadranier réputé en Wallonie.
- Description du fonds
Photographies du chantier, correspondance, plans, coupes et élévations…
- Volumétrie 10 boîtes d'archives (1,2 m)
- Bibliographie
BEKAERT, Geert, VERSCHAFFEL, Bart, Charles Vandenhove Art & architecture, Tournai, La Renaissance du livre, 1998, p. 298.
- AUTEUR ET DATE DE LA NOTICE Sébastien Charlier, 2023